dimanche 30 décembre 2007

Tribulations d'une indienne dans la ville ...


Agadir ...



On l'a bien compris : le Maroc, t'en reviens pas indemne !




Tout ce que tu prends dans la tête, dans les yeux, dans le coeur ... c'est pas "rien du tout", c'est fort, tellement fort, que même blindé, tu en reviens "à l'ouest" ! enfin, je crois. en tout cas, serais-je la seule dans ce cas ? ou peut-être ai-je mis la barre trop haut, ai-je poussé trop loin mes limites ... ouais, ça doit être ça !



























Voici l'une des rares images prise dans cette ville.

En arrivant au port, je vais m'assurer que je suis arrivée à destination ... rien ne l'indique.

Mon intuition va le confirmer ...





Taxis jaunes à Marakech, taxis bleus à Essaouira, taxis rouges à Agadir

Bon, voici le récit de mes aventures à Agadir ...

Ce matin, j'ai pris rendez-vous avec la personne qui doit m'accueillir, m'héberger et assurer mes ateliers auprès des femmes d'une association, auprès d'enfants d'une école en milieu rural et ados d'un collège.


Mes programmes sont au point, le matériel prêt, les livres à partager aussi.
L'atelier "femmes" sera consacré à la cuisine : échange de recettes, fabrication et dégustation de gâteaux alors qu'elles m'auront appris à préparer le thé à la menthe, dans la pure tradition marocaine.
Je vois là un échange ... non, pas seulement de bon procédés ... j'y vois surtout comme un partage, leur donner aussi l'occasion de transmettre leurs coutumes, leurs traditions et, pour moi, le plaisir de dire "merci" à ces femmes ...

Les enfants, eux, en primaire, pas compliqué ... j'avais amené assez de documents touristiques et géographiques pour leur expliquer ma région, pour leur parler de la Camargue alors que, eux, m'auraient raconté leur pays, m'auraient fait partager leur village, leurs champs, leur bétail, leurs cultures ...

Quant aux jeunes du collège ... spontanément à l'aise avec les ados, j'aurais pu aborder les diverses questions qu'ils se posent, échanger nos idées sur "leur rêve français" et sur "mon rêve africain"... j'aurais pu, ainsi, leur demander de m'expliquer pourquoi, chacun de son côté de méditerranée, nous n'aspirons qu'à visiter celui qui nous est opposé ...

J'arrive donc au port d'Agadir avec des projets plein les sacs, avec cette envie folle de parler, de communiquer, de m'immerger, enfin, dans ce monde marocain, hors des sentiers battus ... en tout cas, hors des circuits touristiques traditionnels.

Il est 15 heures. Mon hôte, que je joins par téléphone, me dit "arriver vers 17 heures, mais je t'envoie un ami" ... L'ami arrivera à ... 17 heures !

Jusque là, pas grave ... on sait la ponctualité (enfin, plutôt, l'absence de ponctualité dans ce pays). J'ai le temps, bien que impatiente ...


L'ami arrive et nous nous dirigeons vers "la croisette" (c'est un peu comme à Cannes). Beaucoup de monde. très différent de celui des bleds que je viens de traverser. un niveau de vie, semble-t-il, supérieur. des tenues vestimentaires plus "chic". beaucoup de lunettes noires chez les jeunes, des vêtements d'un blanc immaculé, beaucoup de gel-coiffant-fixant dans les cheveux, tous "sappés à mort", beaucoup moins de naturel, aucune spontanéité, on se regarde le bout du nez, j'ai l'impression "qu'on paraît", tout ça est superficiel.

Nous sommes à la terrasse d'un café. J'observe. L'ami est très sympa. Jeune. patron d'une petite société. président d'une association ... "pour le développement des femmes en milieu rural".

Retenez bien cette formule ... elle est le leit motiv, le sésame, le code, le mot de passe, le nom secret, le pseudo... enfin, tout ce que tu veux ... mais retiens bien cela car tu vas en manger à toutes les sauces, des "associations pour le développement de la femme en milieu rural" !!!

Nous parlons. nous attendons. nous parlons jusque vers 20 Heures ... pardon ? oui, j'ai bien dit 20 heures, peut-être même 20 h 30 ... nous avons attendu un hôte qui n'est pas venu !

Mais il a téléphoné, demandant de le rejoindre dans la banlieue d'Agadir, dans un complexe culturel où d'autres associations (pour la culture et le développement des femmes et des enfants, etc. etc.) se sont réunies afin de présenter leurs spectacles musical, instrumental, théâtral, etc.

Je gare ma voiture devant le complexe. Mais aussitôt, le gardien me prévient : il ne faut pas la laisser là "parce que ça craint" (c'est ma traduction du parlé marocain que j'ai déchiffré !) . Ce que je comprends aussi, c'est qu'en la garant devant la mosquée, "ils" n'oseront pas y toucher ... (Allah l'interdit !). Alors me voilà rassurée, à peine inquiète. Le gardien me fait comprendre que là, elle ne craint rien ! tout va bien !

Récupérée par ma joie d'être ici, mon euphorie bien légitime, je retrouve mon hôte, très fier de me présenter à la galerie des présidents d'associations ... "pour le développement..." etc. (fermez les guillemets !). Tous très jeunes, la trentaine, pleins d'ambition, de projets... très bien !

J'assiste à la fin du spectacle théâtre, je rencontre d'autres présidents ... "Pour" ...etc...

là, j'en ai oublié l'heure ... il doit être 21 h ou 21h 30 ???

Qui me félicite d'être arrivée jusque là (je comprendrai plus tard !), qui me congratule de m'intéresser à ces associations "pour le dév ...", qui m'embrasse, qui me serre dans ses bras, qui me remercie, qui fait des projets pour l'avenir, qui ..., qui ..., qui ... !!! et quand, enfin, il est l'heure de quitter les lieux, parce que les spectacles sont finis, mon hôte m'annonce "qu'il ne peut pas m'héberger, parce que lui-même n'habite plus Agadir et qu'il est recueilli par un ami" ... Bien !


N'oublions pas que nous nous sommes engagés mutuellement, depuis 2 mois, à réaliser cette petite "mission humanitaire" et que lui et moi avons un rôle incontournable à tenir ! et pour la petite histoire : il n'a tout de même pas déménagé dans la nuit !

Continuons !
Là, je dois dire que je ne sais plus que répondre ... et je m'entends dire, tout doucement "c'est pas grave ..." mais tout à coup, dans ma tête, ça bouge ! ça cogne ! je crois qu'il est en train de me prendre pour une conne !!! et je suis sûre que je ne me suis pas trompée ...

le temps, tout juste, de trouver une réponse ... et j'entends une voix toute mielleuse trouver la solution ... "c'est pas grave, dit-elle, tu viens chez moi" ...elle poursuit "je suis directrice d'école, présidente d'association pour le dévelop..., demain, tu viendras "travailler" à l'école !"

Bon, OK, c'est pas du tout ce qui était prévu, mais ... ai-je le choix ?

Oui, celui de dire "c'est bon comme ça ! j'me casse !"... eh ben, non, je n'y ai même pas pensé ... je me retrouve "marionnette" sans m'en apercevoir, on me dirige ailleurs, très loin, vous le verrez, de mon objectif ... et je ne dis rien ! manipulée sans le savoir !

la fatigue sans doute. Comment n'ai-je pas pensé et dit à ce moment-là "je cherche un hôtel, on verra bien demain"...


Bon ! je quitte le complexe culturel et je conduis mon hôtesse jusque chez elle ...

Je ne réalise même pas que nous n'avons pas évoqué, avec mon hôte, les ateliers du lendemain, à 40 kms au Sud d'Agadir... comment aurions nous pu mettre quelque chose en place, puisque le lendemain matin il repartait bosser à Marakech !!! tout mon programme élaboré depuis 2 mois ... foutu en l'air !

Bon, je suis donc la nénette voilée jusque chez elle. Nous traversons de drôles de quartiers ... pas éclairés du tout ... encore en construction et déjà habités... mélange d'habitations "clean", d'autres un peu plus délabrées... où m'emmène-t-elle ?

Elle me demande de monter sur un trottoir pour "prendre un raccourci" ... non, elle a pas compris, cette fille ! que ma voiture est chargée, trop basse, que je vais toucher, et que je commence à en avoir plein les baskets d'errer dans des quartiers pourris !!!

C'est pas ça le plus grave ... je peux comprendre qu'on n'est ni rive gauche, ni quartiers chicos ... je peux comprendre aussi les tours et les détours ... mais là où ça me gonfle vraiment, c'est quand elle me dit "c'est là !" ..."Où là ?" sur le terre-plein, sur les monticules de gravats, de planches, de poubelles, entre deux flaques, au beau milieu de la boue et de surcroît dans ce foutu quartier sans électricité ... et c'est là, alors que nous sommes arrivées, qu'elle me dit : "c'est dangereux de laisser la voiture ici, on va te la casser !" ... "QUOI ???" ...


Là, je commence à craquer, mais je ne le montre pas encore ... je reste docile, souriante, et même gaie ... je trouve sa mère charmante alors que je ne la connais pas... son père dort dans le salon ... c'est normal, ne pas déranger ... sa soeur est instit... tout va bien !

On descend l'essentiel de mes affaires. On ne s'encombrera pas du superflu. Juste nécessaire pour le lendemain, l'ordi, le matos photo, on va laisser le maquillage dans la voiture, hein ? pas vrai ??? je dépose mes 3 sacs, mon duvet (ouais, c'est mieux, c'est "mon" lit), le temps d'aller fermer la voiture...


je reviens ... déjà tout a disparu de la pièce où je les ai entreposés ... mais où c'est donc passé ?

Tout est rangé dans une autre pièce... on me demandera 5 fois au moins où je veux dormir ... le temps de répondre et "on" m'annonce que nous allons chez des amis ... on y laissera la voiture, elle sera plus à l'abri !!!


Nous voilà reparties, laissant là mes affaires de survie !

Nous crapahutons dans les débris de constructions, nous évitons les trous, les bosses, nous touchons parfois (la prochaine fois, je loue un 4 x 4 !), descendons les trottoirs, passons sur des planches, bref, si j'ai pas crevé un pneu ... Allah veillait sur moi !

Au bout d'un quartier, éclairé, celui-là ... tourne à gauche, à droite ... non, pas là y'a pas de gardien, attends ! on va le chercher ! on va lui "donner quelque chose" ! il va garder la voiture toute la nuit ... Et nous, on fait quoi ??? Ben, nous on monte à pieds au 6 ou 7ème étage de l'immeuble ...

Ah ! j'oubliais ... il est au moins 22 H 30 ! Franchement, j'en ai plein le dos !

Nous faisons connaissance ... le papa à la retraite de chez Peugeot ou Renault, j'sais plus... enfin, il a travaillé 20 ans en région parisienne (...), la maman, adorable, 3 enfants ...

la tradition veut que l'invité est reçu avec tous les honneurs ... encens benjoin (style très fort parfum, de l'encens des églises pour les enterrements ...) (faut aimer !) (moi, je préfère les senteurs de mes encens indiens, doux, fleuris, incitant à la méditation...enfin, style plantes médicinales, qui te prennent pas la tête !).


Donc encens, huile d'olive, huile d'argane, olives préparées à la maison, mélange huileux de cacahuètes ou d'amandes, pâte bien riche en calories, pain maison, thé à la menthe évidemment, soda ou coca ... tu goûtes à tout ! tu trouves cela très bon ! tu dis merci ! tu t'intéresses à leur vie ... et tu te demandes aussi, où t'en es de la tienne de vie !!!

Qu'est ce que je fais demain ? comment je vais rejoindre mes ateliers alors que j'ignore où je crèche ce soir, que je ne sais même pas si je vais retrouver ma voiture sur ses pneus demain ... De temps en temps cette pensée me traverse l'esprit, mais à cette heure-ci, avec déjà 3 ou 4 000 kms au compteur, une certaine tension et un ras le bol de ce je m'en foutisme ...


Bon, courage ! demain sera un autre jour !

"l'apéro" va durer 1 heure au moins ... on me demande si je veux prendre une douche ... euh, oui, je veux bien (ouf !), mais les affaires sont restées dans l'autre quartier ... mais, attends ! là, je ne comprends pas ... la douche ici ? alors, on dort où ?


ici, quand ils veulent pas que tu comprennes, ils parlent dans leur langue, et toi, tu captes rien ! tu piges que dale. Donc, je crois comprendre qu'on va manger là et dormir là ... Alors, on va chercher mes sacs ... descends 7 étages ... reprends le chemin "destroy" ... récupère les sacs, tu t'excuses avec des sourires et des gestes auprès de la mère qui ne comprend pas pourquoi sa fille lui a demandé de préparer un couscous à 10 heures du soir ... pour finalement, aller bouffer ailleurs ... Bref ! moi, je suis super gênée devant cette femme ... et re-départ pour un ailleurs ! passage obligé par les chemins de terre, les ornières, la galère ... ailleurs accueillant, certes, "tu es la bienvenue!", oui, je sais ... mais je suis fatiguée et ça, ils ne le savent pas !

La douche me file un coup de fouet et balaie le coup de blues, me remet les idées en place et me permet d'oublier ce que je suis ...: une nana larguée !!!

Pendant ce temps, préparation du repas (franchement, je ne sais même plus ce que j'ai mangé !), discussion intéressante avec le chef de famille très fier de ses deux enfants ... euh ! là je comprends pas ... y'en a 3 ! ... Ah, la petite de 12 ans ... "on l'a sortie de la montagne ... elle est mieux chez nous ..." et innocemment, je demande : "elle est dans quelle classe" ... "non, elle va pas à l'école, elle ne veut pas !" je regarde alors l'enfant ... elle aquiesce du regard ... et toujours bêtement, je demande "mais elle fait quoi, alors ?" ... "elle aide à la maison, tu sais ... elle est mieux ici que dans les montagnes ..."

Voilà ! le ton est donné !!!

Moi, je suis pas là pour entendre des choses pareilles !!! un peu révoltée ! des comme celle-là, y'en a des tas ! et ça me gave qu'on refuse l'école à un enfant ... Bon, je ne vais rien dire ...

La télé à fond ! on va manger ... la petite va "un peu" aider. elle n'a pas l'air triste, au contraire, elle a l'air d'être bien, heureuse ... oui, mais plus tard ... prendra-t-elle conscience de son inculture ? Même si ce n'est pas mon problème, c'est quand même une cause que je veux défendre !

Branle bas de combat ... on installe des matelas, des couvertures par terre, on "bouge" dans l'appart... j'ai oublié de penser à ma voiture, j'ai oublié qu'il est peut-être 1 h ou 2 H du mat ! j'en ai plein la tête et je veux dormir !!!

"demain, m'explique la dirlo, on se lève à 6 heures (quoi ???), on part à l'école et je te donnerai ton programme" ... C'est pas vrai ! je le crois pas ! elle va me faire mon emploi du temps, cette minotte !

Je me couche et JE DORS !!! Bonne nuit !

le lendemain matin

Demain 6 Heures !!! On attaque ! apparemment, le soir : personne se lave ... le matin : personne se lave ... Ah ! j'oubliais ... Hammam, 1 fois par semaine ... ça doit suffire ... enfin ... chez eux !

Je demande la salle de bains ... no problem !

Et la fille reçoit un appel téléphonique ... elle m'explique que "sur le chemin de l'école, nous devons récupérer un bébé pour le mener à la crèche" ... c'est quoi, ça encore ???

Je dis fermement "NON, pas d'enfant devant, dans la voiture. elle est pleine à craquer ..." elle insiste. J'insiste, persiste et signe !!! Elle gémit, je ne me laisse pas attendrir et elle finit pas dire "bon, c'est pas grave" ...

la journée commence bien !

La voiture surveillée par le gardien ... bon état ! pas de casse, pas de vol ...

Nous partons pour l'école en question ! "passe par ici, et par là, tourne à droite et à gauche... ah, je me suis trompée" .. tu parles, c'est bizarre ... elle connaît pas la route de son école ??? et pour cause !


on arrive à un carrefour, deux femmes au milieu, elle me demande de m'arrêter là, ouvre sa portière ... prend un paquet, les femmes se cassent, et dans les couvertures ... y'a quoi ??? Un gosse !!! qui pleure en plus !!!


Alors, là ... Colère ! Colère mesurée parce que le gamin n'y est pour rien ! Mais cette petite conne, je la virerais volontiers ... elle geint, évidemment ... priant Allah ou Saint Bernard, de ne pas rencontrer de flic sur la route ! Moi, je conduis plus que prudemment... ici, t'es en danger, grave, grave !


Bon, on finit par arriver ! pas d'embrouille, ni de flic, ni de tampon ! mais, si j'en crois mes palpitations ... 35 de tension ! une colère refoulée ! plein de regrets (tu vas comprendre pourquoi !), l'envie plus que réelle de me barrer ! Mais, c'est pas fini !!!

l'école ??? scolarité pour des enfants aisés, des parents qui banquent, locaux neufs, peints aux couleurs gaies, des dessins de walt disney, bambi, et autres petits lutins ... tout bien, quoi ! tant mieux pour ces bambins-là, mais moi, c'est pas ma place, ici !


Alors, comme il est 7 h 30, que la situation commence sérieusement à me gaver, je sors mon ordinateur et commence à bosser sur mon travail de la veille ...


Un mec arrive, c'est le jardinier, un autre ... c'est le directeur ...je réalise ... Quoi ??? et elle, c'est qui, alors ? la directrice ??? je commence à comprendre ... usurpation de métier ? pour faire bien ???


D'autres nanas arrivent ... la maitresse des maternelles, puis une autre ... enfin, je comprends que cette fille, elle n'est ni instit, encore moins dirlo, encore moins ... en fait, elle est à l'accueil ... elle est "tata" ...!!! C'est pas grave ! elle s'est fait rêver le temps d'une soirée !

Les enfants sont là, l'un après l'autre, ils arrivent ... en bus scolaire, jaune, ou accompagnés de leurs parents, en poussette, à pieds, en voiture ... Rien à voir avec les gosses de la campagne qui, dans les bleds, font 4 ou 5 kms à pieds avant de rejoindre l'école !
Ici, ils portent un tablier rose, ne vont pas nus pieds, ils sont tous arrivés avec un blouson chaud ... Franchement, là, j'ai les boules !

La dirlo en question me signifie mon "emploi du temps" ; une heure dans chaque classe, couscous chez sa mère à midi, rebelotte l'après midi ... et demain, on verra" ... Quoi ??? elle compte que je reste une semaine ? On se calme !

je remplis ma mission ... je reste un moment dans la classe... j'en ai ras le bol ! Je sors plus tôt que prévu ... et elle est là ... devant mon ordi, la souris à la main. Sur l'écran de mon ordi : mes photos perso ! mademoiselle la dirlo et le jardinier se gavent d'indiscrétion ... fouillent dans ma vie !

mon ordi, c'est mes secrets, c'est mes photos, mes enfants, mes courriers, ma vie perso, ... t'avise pas de venir déranger l'ordre de mes pensées, t'avise pas de fouiller mes secrets, t'avise pas de venir m'agresser, t'avise pas de dévoiler mes gosses ... sinon, là, t'es mal barré !


Cool ! ... Self control !!! je m'étonne et me félicite ... je ne m'étais pas trompée ...
Stoïque, je ferme l'ordinateur et je m'entends dire, d'une voix décidée et ferme : "maintenant, ça suffit ! je pars !"


Elle geint ou gémit, j'sais pas comme on dit ... elle me demande "et le couscous, tu le mange pas, alors ???" Est-ce qu'elle a bien compris ?



Je quitte l'école, soulagée, mais flétrie de colère interne, complètement ravagée ! je vais mettre un bon moment pour me calmer. destabilisée !


J'ai encore du mal à digérer cette manipulation, ce manque de conscience, cette prétention quant au titre de président d'association, j'ai du mal à avaler d'avoir été dirigée ailleurs que vers mon but. Ces enfants de milieux favorisés n'avaient nullement besoin que j'intervienne, je n'avais rien à leur donner, les instits se croyaient "inspectées" par cette française qui vient les contrôler ... Quelle ineptie ! quelle relation idiote !

j'ai du mal à fonctionner de manière "détournée", je suis entière et passionnée, directe, fonceuse et décidée. Mais, sur ce coup là, ça a foiré ! 4 000 bornes pour être bernée ! c'est en cela que je suis revenue déçue, c'est pour cela que j'ai pesté, c'est tout cela que je veux réparer !


Aujourd'hui, un mois après, je sais, c'est décidé, que je repartirai ! forte de ces expériences, riche d' une autre aventure, beaucoup plus humaine, celle-là. J'ai décidé de repartir en juin, probablement ...


Pour l'heure, mon sac est vidé. le pire est raconté. Le meilleur reste à venir.


Je quitte Agadir, je m'engage sur la route de Taliouine, la capitale du Safran ... entre Taroudant et Ouarzazate ... je vais faire là, je vous l'ai déjà dit, la rencontre de l'Enfant !
C'est probablement pour elle que je suis là, dans cet hôtel, où demain, elle viendra proposer ses colliers en coques d'eucalyptus. Un visage de madonne ... des yeux d'une beauté rare ... une voix assurée ... un langage, en français, plus que parfait ... une intelligence peu commune pour son âge ... un feeling, un élan, la spontanéité des sentiments ... ceux-là vont durer ... je veux la retrouver ! ...


je vous en parle demain ! sur une autre page, avec plein de photos du Sud ...


Merci d'avoir reçu mon histoire, d'en avoir capté tout le négatif qui en a fait une expérience positive.

Merci pour tous ces mots que vous me transmettez.

Merci pour tous vos encouragements à continuer.

Merci pour vos propositions d'aide à la retrouver.

Merci pour m'aider à continuer mon projet ...


On met tout cela au point ... peut-être partirons-nous ensemble ??? Demain ou en Juin, qui sait ?