mardi 22 janvier 2008

La ferme ou l'état de grâce ...

22 Janvier, signe Verseau, Décan 1er ...


Avant que ce jour ne s'achève, je vais, de votre part, me souhaiter :


un bon anniversaire (hé ! oui, on devient mature... mais un seul appel, et je retrouve ma quarantaine ...)


de belles rencontres (l'une me tenant plus à coeur que d'autres...)


de beaux voyages (pourquoi pas ... de noces ... pour de semblant ...)


Alors, merci à vous, merci à toi ... que tes voeux soient les miens ... qu'ils se réalisent ... why not ? ... may be !!!


Revenons à ma petite réalité de voyage ... mais je ne perds pas de vue le rêve ...



Je vous offre ces moments de bonheur : mon séjour à la ferme ... ça ressemble bien à la série des Martine ... Ici, nous réinventons les "Martine à la ferme" ...



Je vous présente l'entrée de la propriété ... un endroit tout comme celui de mon enfance avec du romarin partout ... c'était aussi le Maghreb. Mais aujourd'hui, mon chez moi, c'est la Provence... et ça lui ressemble bien !





Voici la famille qui m'accueille à bras ouverts. Je trouve ces femmes très belles ...


Préparation de la galette du p'tit déj, recto ....





et verso... cuite et dorée à souhait ...



Offrande du matin




L'éntrée de la cuisine ...



La cuisson du pain du midi et du soir :




Mona, 3 ans, éplucheuse de carottes






Heure de lessive, dehors, en décembre !



Belles, courageuses, heureuses ...



Repos et dégustation des carottes du jardin



Petite récré pour Mona ...




l'eau de la source avant filtrage





Ces femmes m'ont offert leurs plus jolis sourires ...





Lessive séchant sur les romarins .






Belle image que de cette famille travaillant aux champs ... même les enfants s'en mêlent.


Yvan ... désolée pour la netteté... le cliché, comme la plupart, est pris en roulant ...





Cabane de repos dans les champs ...





Habitation classique





ces "meules" sont, en fait, des réserves à oignons ... ceux-ci sont entassés, dessous et dessus une couche de paille et recouvert de bâches ...





On laboure entre les rangées d'oliviers ...





Nous voilà arrivés dans la presque fin de ce voyage, de mon Aventure Marocaine.



Moments merveilleux, moments inoubliables grâce à ces gens qui m'ont reçue avec tant de gentillesse, de générosité, de sourires, de gestes affectueux .. je vous livre quelques photos pour vous faire partager mes derniers jours au Maroc... j'ai envie de rentrer, mais en même temps je sais que je perds là, ma liberté ... de nouvelles contraintes vont se greffer dès mon arrivée et je ne tiens pas à y penser. Mais il faut faire mes bagages, ranger la voiture et surtout me libérer des derniers paquets, des derniers cadeaux.


Et reprendre la route ... je reviendrai, c'est sûr !


Mosaïque de couleurs, en patchwork on l'appellerait "crazy patch"




Sur la route, je m'arrête pour boire un thé. Il n'est pas loin de midi. à côté du bistrot, une boutique vend du pain. Je demande si, par hasard, il y a "quelque chose" à mettre dedans ... le gars sort de derrière son étalage de pains, me fait signe de le suivre ... à côté, y'a une boucherie ... il me fait comprendre "qu'est-ce que tu veux mettre dans ton pain ?" Euh ... il devance ma réponse : "Keftas ???" Euh, ouais ... et sous mes yeux, il découpe la bête (mouton), la mixe, la sale, la poivre, l'épice de cumin, en fait des boulettes ... donne l'assiette à un 3ème intervenant qui se dirige vers le barbecue toujours en éveil ... et j'assiste là, à une belle recette marocaine !

Montant de l'opération : 2 pains + Kefta : 2 euros !

quant au goût, j'te raconte pas ! un délice !!!









Camion en panne ... pneu crevé !





Mélange de couleurs, sur le toît


Approche de Tanger....




Zone commerciale avant Tanger. Retour à la civilisation



Avant le port de Ceuta, je vais m'arrêter là jusqu'à demain où je ferai encore une jolie rencontre ... un peu violente au départ, mais tellement attendrissante ensuite ...

à demain ???

mardi 15 janvier 2008

Rabat ... Fes






"Griotte" ....




Comme "une cerise sur le gâteau", et en avant-première, je vous offre ces petites griottes qui deviennent mon "logo".



Nous les retrouverons dans toute la "campagne" qui entourera Dounra.
Elles donnent le ton de la saison où j'irai à sa rencontre.


Elles sont, aussi, le reflet de ma passion ... pour la vie, pour l'amour, pour les gens.



Elles sont le reflet de ce que j'aime : la douceur, les courbes et les rondeurs, la générosité, l'acidité au sucre mêlée.



Elles sont les souvenirs des douceurs de l'enfance ... et même ... d'autres, bien après !



Souvenirs de moments bienheureux, où réunis près du feu, nous croquions avec gourmandise, entre amis, mes griottes trempées dans l'eau de vie...


Et c'est ainsi que mes préférés m'ont confié ce joli surnom : "Griotte" ...





jolie image, ces deux bergères débordées par leurs moutons indisciplinés ... le temps de leur remettre quelques paquets, d'échanger un sourire et des civilités ... voilà qu'ils s'étaient déjà tous dispersés !



Après le marché, retour à la ferme.
J'aime ces images de véhicules particuliers, j'aime leur "vitesse" à pas cadencé.


J'ai quitté, le matin, l'hôtel Ibis de Casa. Quoi que je dise, quoi que tu penses, je suis bien en voyage ! je m'adapte à toutes les situations, comme dans la vie, d'ailleurs !

Là, je viens de quitter un endroit "chicoss" et j'ai très bien vécu le séjour !

Quand je dors, pliée en 4, dans ma clio, c'est bien aussi !

Sous ma tente, à Salins de Giraud, ... même bonheur !


Et là, ce soir, je n'ai qu'une hâte ... repartir ! N'importe où ...
de préférence : là où tu es !!!








Je trace vers Rabat. J'y ai rendez-vous avec Driss. Il est le papa d'une jeune femme que je connais et je transporte pour lui, depuis la France, des "affaires" et des cartons que je dois déposer dans sa propriété de Fès. Il m'a gentiment proposé d'y rester quelques jours pour m'y reposer.





Voici l'une des plages avant Rabat. Elle est jolie, remplie d'oiseaux à marée basse.

Je rencontre là un monsieur qui "garde" le parking sur lequel personne n'est garé ! Il ne cessera de me remercier pour le peu de "choses" que je lui ai donné.

Voilà, c'est bien cela que je déteste dans mon voyage ... les remerciements.





Un peu de rose bonbon sur la façade, quelques fils électriques, une végétation verdoyante, signes particuliers de cette belle région.




J'arrive à Rabat et me pose un instant devant un super thé à la menthe.




Je vous l'offre en couleur sépia, j'aime bien.






De mon poste stratégique, en attendant, j'observe les gens, je me remplis d'images et de sensations. Même si cette rue n'est pas très jolie, juste à côté de moi un jardin public offre quelques fleurs exotiques, des marguerites et même un pied de tomates !


Puis, je lève les yeux et je regarde en face, de l'autre côté de la rue ... tiens, y'a un français qui s'est installé là. Le gars est pâtissier et je regarde mieux : il s'appelle Alain Le Gallois !


ça me rappelle, alors, que près de chez moi, il y a le même café. les mêmes lettres pour signaler son propriétaire : "Chez Alain".


C'est là, aussi, que j'aime bien aller, sous les platanes, l'été, ou alors les jours de marché, quand t'es anonyme dans la ville, quand le regard se pose et s'émerveille ...




Je téléphone à Driss, il me rejoint, m'accompagne chez son frère ... délicieuse réception que celle-ci. Tout est fait pour me faire plaisir. D'emblée, je suis adoptée. les enfants sont sympas... C'est dingue, quand t'es bien, t'as rien à dire !!!


En fin d'après-midi Driss va me faire visiter Rabat. m'amener voir le mausolée du dernier Roi du Maroc. Impressionnant ! Je vais même assister à la relève du drapeau ... tout un cérémonial !


On dirait que j'ai jamais rien vu ... tout m'étonne, me plaît, la balade est sympa. Que dire de plus ? Ensuite nous irons visiter les souks.


Au retour, un délicieux tajine "poulet aux pruneaux" nous attend




Le lendemain, nous retournerons à Casa pour les "affaires" de Driss et je vais en profiter pour me rendre au Cyber.


Je me balade aussi un peu. Je surprends des maçons sur un échafaudage ... en hauteur, style 2ème étage, pas de casque, l'échafaudage... c'est deux madriers même pas jointés, il fait du vent ... Moi, j'arrive pas à comprendre ! le mec, là-haut, il a des gosses ! il a une vie ! et y'a personne qui l'oblige à se protéger ... alors, même pas grave, s'il tombe !!!


C'est effrayant, révoltant !!! Rien à faire ... c'est normal !


On ira ensuite visiter la grande Mosquée ... gigantesque ! elle n'a que 13 ans, édifiée par l'entreprise Bouygues. Je n'aurai pas le droit d'y entrer parce que "pas voilée" ... et puis quoi, encore ? et ma liberté ??? De toute façon, je n'aime pas les lieux de cultes, je les respecte mais ne tiens pas à y entrer !





Elle mesure 200 mètres !




le parvis devant l'entrée principale





le grand parvis qui peut recevoir jusqu'à 80 000 personnes et la salle des prières peut en accueillir 28 000. Les Marocains sont très fiers de leur Mosquée.






Je ne suis pas très attirée par les villes et leurs monuments. Je n'aime pas trop les pierres disposées par l'homme. J'ai autant de respect pour une bergerie dans la montagne, mais je dois avouer que l'ensemble est grandiose.


Lorsque nous arriverons à Rabat, vers 15 heures, un super couscous marocain nous attend. L'accueil est encore une fois très convivial.


Nous allons ensuite partir à Fès, dans la ferme familiale et c'est là que je vais déposer tous mes paquets.


Nous prenons l'autoroute et je me "cale", file de gauche, derrière le flot de voitures. c'est l'heure de pointe, nous nous suivons de près....vitesse limitée ... 60 km/h... je trace, pas trop vite ... et je me fais siffler ... enfin, pas vraiment ... mais la tête du flic et son signal d'arrêt ne portait pas à confusion !!! Tu roules trop vite !!!


je me fais aligner, je suis folle de rage ! je ne veux même pas marchander, ni même proposer ou accepter une négociation ... Driss discute avec les flics ... l'autre me taxe mon permis et me demande de payer tout de suite, "sinon, tu nous suis au poste, mais on sait pas quand tu en sors" ...


OK ! j'accepte la pénalité, je fais quand même remarquer que je roulais derrière une voiture à l'immatriculation marocaine et que lui, n'a pas été arrêté !!! Au regard de Driss, je comprends qu'il ne faut pas insister, surtout que ma colère est évidente et que ça ne plaît pas aux autorités ! il va me taxer 400 dh, sur le champ !


Bon, j'suis pas seule à me prendre un P.V., il y a aussi un autre français, immatriculé 17 celui-là !


Quand nous repartons, je pique une colère et annonce que je pars le lendemain ! En plus, il pleut ! j'ai plus rien à faire au Maroc ! Driss va essayer de me calmer mais rien n'y fait !


En cours de route, on va s'arrêter dans un village très pittoresque quant à son marché municipal ouvert la nuit ...




Voici quelques images que j'ai aimé photographier ...




Des melons, des fèves et des petits pois au milieu de l'hiver !



Pesée à l'ancienne ...



Nous allons arriver très tard à la ferme. Toute la famille nous attend, réunie dans le salon marocain, éclairé par un camping gaz ... pas encore d'électricité.


Je suis accueillie de manière affectueuse. On m'installe aux côtés de la Grand-Mère qui m'enveloppe dans une lourde couverture. Je comprends que c'est là une marque de bienvenue mais aussi d'acceptation au sein de leur famille. Ces signes de sympathie sont un honneur que j'accepte avec beaucoup de sourires et de remerciements. Je ne sais pas dire merci, alors ... je joins mes mains devant et je baisse la tête, en signe de remerciement ... Que je suis bête ! ça, c'est ce qui se fait en Inde ... j'ai dû confondre !


Peu importe, ils ont tous accueilli avec plaisir mes remerciements ...


Les deux jeunes femmes ont disparu ... elles reviennent un peu plus tard, font passer devant chacun de nous un broc d'eau chaude et une cuvette ... je regarde Driss ... "je dois faire quoi, là ???", il m'explique : je rince mes mains ... on va manger avec les doigts ...


J'ai jamais fait, moi. Je m'étais renseignée avant de partir de chez moi : quand tu es invité et que tu manges dans la même gamelle ... surtout, ne déborde pas et ne mange pas la part de ton voisin, OK ? et tu pinces délicatement ton pain, tu le trempes dans la sauce et tu ramènes les légumes ou la viande ...


Catastrophe ! je suis sûre que je vais me tartiner la couverture devant moi ! j'espère qu'ils vont me donner un sopalin ! tu vas voir que je vais en foutre partout !


Eh ben, Non ! j'ai mangé très proprement ! je n'ai rien pourri, pas même une tache ! je commence à me civiliser ! Franchement, c'était délicieux !


Après le souper, on va encore parler. la Grand-Mère me rapproche d'elle. Elle ne parle pas français et moi, je ne parle pas sa langue, mais nous nous sourions et cela suffit ! c'est un personnage typique !


On m'a réservé une chambre ... pas de chauffage dans la maison (ça ne me gêne pas) mais sur mon lit deux grosses, énormes couvertures qui pèsent deux tonnes ! Quand je vais me réveiller, le lendemain, j'ai l'impression de traverser le rêve ... aucun bruit, juste quelques chuchotements, je suis tellement au chaud au fond de mon lit que je vais y rester plus longtemps ! tant pis, c'est pas poli, mais je suis tellement bien !


Quand je me décide à émerger, le p'tit dèj est prêt ... la galette de semoule sur le feu, on n'attend plus que mon installation à table. Petit Déjeuner royal ! Thé, bien sûr, galette, beurre maison, légèrement salé (un vrai bonheur!), des gâteaux, confiture, huile, ... Là, je comprends le sens de l'hospitalité ...


Driss doit partir jusqu'au soir. Parfait ! je ferai une journée farniente et découverte avant le grand départ pour chez moi. Parce que, malgré toutes ces gentillesses, je veux toujours rentrer plus tôt ... je suis obstinée, mais surtout fatiguée de rouler, je dépasse mon budget, j'ai "raté" (c'est du moins ce que je pense à ce moment-là) mon objectif et je ne suis pas très contente de moi ! et ça, c'est mon défaut (celui que je me pardonne), je veux tout bien, sans bavure et n'accepte pas de me casser la figure !


La journée sera à l'image de ces gens, douce, calme, tranquille. L'endroit est un havre de paix. Je vous en parle plus tard, dans le prochain message ...


lundi 14 janvier 2008

Est - Ouest ! ou Taliouine - Casa dans la journée

Voilà, la cloche a sonné et c'est la fin de la récré ... il faut retrouver ses cahiers, ses habitudes ... quoique ... si j'ai gardé mes cahiers et tous leurs petits secrets, j'ai renoncé depuis longtemps, à ce que l'on nomme communément "les us et coutumes". je préfère et pratique avec beaucoup d'ardeur la spontanéité, l'originalité, le "côté artiste" (c'est les copines qui disent ça !).
Ouais, j'en pratique l'idée, le look et une certaine "adaptabilité", je me fonds, je me coule dans le moule, j'utilise le plâtre et le papier mâché, je peinture et donne des couleurs à ma devanture, je m'en mets plein les doigts ! puis quand l'idée me vient, je sors mes tesselles et j'attaque la fresque mosaïque, que j'abandonne très vite faute de support technique. Alors j'enclenche sur le bois, flotté de préférence, et je construis des cintres, des scènes et des décors, mais les galets, en reste, me crient "et nous, encore ?" Alors, eux aussi, je les mets en scène, les empile par 3 ou 7, comme ceux des berges des étangs qui mènent aux Saintes ... Maries de la Mer, évidemment !



Puis, je suis le courant, j'émerge, avec des idées nouvelles, des changements notoires, je me vêts de saraouels ou de pantalons thaï, de turbans, de bracelets, et pieds nus, l'été jusque dans la rue, voilà que je deviens "africaine". je me relooke de grandes chemises d'homme, blanches de préférence, de pantalons treillis plein de poches zippées et mes baskets, bien sûr... et me voilà aventurière "Out of Africa".



Quand enfin, je réalise qu'un minimum de féminité ne nuit pas, je coupe mes cheveux, ajuste mon régime, retrouve avec angoisse ma nutritionniste préférée, lui promets que demain "ce sera riz complet" et "qu'après-demain, le chocolat, je détesterai" (Mummm, c'est même pas vrai ! c'est pas demain que j'arrêterai !). Bref, je lui mens un peu ... et elle le sait très bien. c'est convenu entre nous : elle me donne du temps, et le temps ne me fait pas peur, je sais attendre, patienter, même espérer "qu'un jour mon Prince viendra" ... Euh, non, là, j'ai tout faux !...



Alors, désespérée, je reprends mes kilomètres, je roule, roule, voyage dans ma tête ... je repars de Taliouine, emprunte le Tizi N' Test, paysages gigantesques, le top du top de mon voyage que ce chemin du Sud ! Alors, c'est programmé, Juin ou Septembre 2008, je re-trace la route.... je vous en parle plus loin.



Reprenons la route là où nous l'avons laissée ...


Pour l'heure, et aussi parce qu'il est 15 heures, nous quittons la route principale pour aller déjeuner dans un petit bled que nous a conseillé mon troqueur de bracelets ...






Nous arrivons donc dans la rue principale style "il était une fois dans l'ouest". très bel endroit. coloré. vivant. accueillant. pittoresque. on nous regarde comme des E.T., une vieille femme en guenilles, la pauvre, vient mendier. Voilà que se réveille mon coeur : je ne peux pas supporter cette misère ... Ces réalités me dérangent, m'incommodent. la touriste que je suis a honte quelque part ... y'a trop de gens dans la rue, partout, ici, là-bas, y'a trop de gens qui se tapent sur la gueule ! et moi, je suis là ... et toi, aussi ! on est là et on ne peut (ou on ne veut, ou on ne sait) rien faire. parce ce que ce qu'on fait, c'est une infime goutte d'eau !!! the show must go ... c'est comme ça qu'on dit ???




Les couleurs me réconcilient avec la vie, m'apportent un zeste de bonheur

Ces poteries et la terre dont elles sont faites me ramènent à la matière. Les formes dodues et généreuses arrondissent mes mains. Le contact de ma peau sur ce matériau est une "thérapie". As-tu déjà essayé, lors d'un stress, de caresser un objet rond, de le "ressentir" au creux de ta main, as-tu laissé ta paume s'imprégner des "marques" de l'objet ? ... essaie, tu verras ! si tu concentres ta pensée et ton regard sur l'objet arrondi, si ensuite tu fermes tes yeux pour mieux communier avec lui, tu vas forcément éloigner ton souci. Tu vas obligatoirement te laisser entraîner, emporter par l'arrondi et tu vas lâcher prise... Alors ? ... J'attends !!!




Nous choisissons un petit bistrot. Le gars nous installe sur la terrasse, et, de là-haut, la rue, de gauche à droite, s'offre à nous comme un joli spectacle : le camion en panne, les deux nanas qui s'baladent, les gamins qui jouent, les lézards au "petit soleil" (c'était l'expression de ma grand-mère), la vie, quoi ! ...

sur la terrasse, ce joli lavabo des années 30 ... ils n'ont pas oublié les fleurs ... je trouve cette image jolie ... toujours la couleur et les formes arrondies ...


Et l'envers du décor, de l'autre côté du resto, c'est ça ...

On va nous servir une salade marocaine composée de tomates pelées et d'oignons doux, le tout parsemé de coriandre en feuilles et arrosée très légèrement d'une huile d'olive savoureuse, parfumée et bien fruitée.
à mon grand désespoir, Christophe, le pur touriste français dans toute sa splendeur, a insisté pour que, sur la photo, apparaisse sa "bague berbère" et voilà le résultat ...
Bon, je lui pardonne cette apparition ... parce qu'il était quand même bien sympa !


Après la salade, tajine végétarien ... Un vrai bonheur !
Pomme de terre, tomates ... c'est tout simple et rien à faire ... eh ben, là c'est un régal tellement il est saupoudré de coriandre, gingembre, cannelle, noix muscade semble-t-il, girofle peut-être, sel, poivre... olives et oignons translucides.


Le tout, arrosé de thé à la menthe ... fallait-il le préciser ?? Pour ce repas, nous aurons payé 25 Dh, soit 2,50 euros par personne !!! thé et café compris !



Nous allons repartir et traverser des villages pittoresques comme celui-ci,

rencontrer sur notre chemin des commerces colorés.

A la fin de ce voyage, j'en ai conclu que le Maroc ne dispose que de 2 colorants de peinture : le brique et le bleu flashy !

Mais non ... je plaisante ...

Je te laisse apprécier ??? le bleu du ciel, la quiétude des montagnes ...

Impossible de choisir l'une ou l'autre ... ces femmes sont tellement belles que je vous les photographie en 2 exemplaires, je vous laisse les apprécier, remarquer leur sourire et la charge sur leur dos ... à leur place, nous aurions déposé un avis de grève depuis bien longtemps ! nous aurions créé une émeute au sein du MLF et nous aurions milité et défilé dans la rue !

Quand militerons-nous pour les "droits de l'homme" ... et ceux de la Femme ???

Un peu réac ... c'est vrai !

juste, on va leur rendre hommage ... OK ?

Après ces belles images, nous avons tracé sur Marakech ...

je l'ai déjà dit, je n'aime pas cette ville, parce que trop touristique, parce que les touristes pensent qu'après avoir "vu" Marakech ils connaissent le Maroc, ils en reviennent avec de "fabuleuses histoires" de marchandage dans les souks, ils n'ont pas visité de plus belles place que celle Djema el Fna ??? (j'sais même pas comme ça s'écrit !) et ils ont logé au Club Med à 10 mètres de là et sont séduits par "l'hospitalité marocaine"... Puis, il y a ceux qui y ont vécu quelques années, qui y ont gardé quelques amis, et ceux-là me font sourire aussi ... quand avec moult détails ils s'imaginent "franco-marocains" ...

Et il y a moi, ignorante de tout, du vrai et du faux et pensant que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"... et je vais de surprise en surprise !

c'était juste une petite parenthèse !

Donc, nous arrivons très tard, juste à l'heure de pointe en plein centre de Marakech ! Il est 20 à 20 h30 ... des voitures, des charrettes, de mobylettes, des vélos ... j'ai écrasé personne, quel bonheur ! et en plus j'ai suivi la voiture de Christophe sans la perdre de vue... un miracle ! je le double, m'arrête et je décide là, en cet instant même, que je ne passerai pas la nuit à Marakech !!!

Christophe m'indique la direction de l'autoroute... Inutile de prendre une piste touristique à cette heure-ci ! Je vais mettre une heure pour sortir de la ville ! Non, non, j'ai bien le sens de l'orientation, même la nuit, même à Marakech ... C'est juste que la panique est telle dans cette ville que t'avance pas ! les rond-point : une vraie cata ! faut être sûre de pas te faire embarquer par le bus qui déboule puis qui stoppe net pour larguer 2 passagers, t'as les bagnoles, derrière qui klaxonnent, t'as les mobs qui te passent presque dessus ; les vélos, n'en parlons pas et je ne compte pas ceux qui t'insultent mais comme tu comprends pas, tu crois, pour de semblant, qu'ils te saluent ...

j'te parle pas des feux, tu sais les verts et les rouges... quand y'en a ! et quand y'en a pas, tout le monde se rue, tu te crois un jour de soldes puissance 1000 ! AH ! et je t'ai pas dit, en plus, les gens qui traversent et que t'avais pas vus ! tu fais "pile" et tu comprends que c'est pas ça qu'il fallait faire ! parce que là-bas, c'est dans la tradition de traverser au milieu des voitures, mais de, quand même leur laisser la priorité ... on va m'expliquer, plus tard, que "lorsque quelqu'un traverse, tu dois tracer sans t'occuper... c'est à lui de s'arrêter ... sinon tu le déstabilises dans son action de traverser en effraction" ...ouais, je peux comprendre ! mais j'ai du mal à fonctionner comme ça et surtout à appliquer la règle !

Moi, là, au milieu, je garde tout mon self control ... tu sais pourquoi ??? ben, tout simplement parce que j'ai décidé que je ne vais pas dormir là et que le seul moyen d'en sortir c'est de ne pas paniquer ... et j'ai eu raison !

Une heure après, me voilà, je ne sais où, sur l'autoroute bien décidée à la quitter dès la prochaine sortie pour trouver un hôtel ... Rigolade ! Je rate la sortie ... après, tu roules au moins 40 bornes avant d'en trouver une autre ! je me dis que je peux rouler encore un peu avant d'être trop crevée ... alors, je roule !!! pas trop vite à cause des limitations, des chiens errants et des "éventualités" ...

Hop ! une sortie ... au péage, le gars "se trompe" en me rendant la monnaie (à son avantage, bien sûr)... je ne dis rien, j'ai pas osé ... mais avant de rendre la monnaie, il sort de sa cabane et me demande où j'habite ... réponse : "Paris" (avec une immatriculation 13, je suis pas trop crédible, mais tant pis ... c'est la voiture de mon mari ... qui m'attend plus loin ...), alors, il me demande mon N° de téléphone ... Mais, je le crois pas !!! Bon, je traîne pas là ... Je me casse ! 5 Km plus loin, c'est la ville ... Waouh !!!... l'angoisse, ça n'a rien de Paris by night ! ... j'reste pas là ... et je fais demi-tour, et reprends l'autoroute ... Même péage, même mec ... je prends mon ticket et je trace ...

Et ainsi, à l'entrée de Casablanca ... Ouais, t'as bien entendu ! j'ai fait Taliouine-Marakech-Casa ... et à l'entrée de Casa, je lis en énormes lettres "I B I S" ... Ouf ! je vais pouvoir me doucher, me reposer, me relaxer, me chouchouter, répondre à mes messages, lire et envoyer mes mails, en un mot : je vais me poser !!!

Pas de place dans le parking ! pas grave, au stade où j'en suis, je stationne devant l'entrée, devant une Mercédès et derrière une autre Mercédès ... ma Clio fait grise mine, elle est pourrie, boueuse, crade, chargée comme un mulet ... et ben, faut pas croire !!! le mec de la sécurité m'accueille avec le sourire, le portier de l'hôtel, pareil. Alors j'accompagne mon sourire de quelques mots gentils, d'une petite excuse pour le stationnement provisoire et j'entre dans l'hôtel Ibis, mon préféré, pour m'entendre dire qu'il est complet ... Ah, non, c'est pas possible ! je propose qu'on m'installe sur le palier, devant l'ascenseur, derrière la lingerie, ou près des cuisines ... Non ! complet ! Il est 23 heures ! et franchement, j'en ai marre de rouler !

Alors, je rentre dans Casa et je suis, très à la lettre, les indications qu'on vient de me donner pour arriver sur le port et trouver là 2 grands, immenses et magnifiques hôtels : Mercure et Ibis ... Ma préférence va à l'Ibis, évidemment ! ... Hall de luxe, personnages luxueusement vêtus, hommes d'affaires qui concluent leur buisiness ... même pas honte de mon grand pull qui tombe sur mes chaussettes, de mon écharpe qui traîne par terre, des lacets défaits de mes Converse, de mon sac fourre-tout qui recèle mes plus grands secrets, de mon matériel informatique-photographique-téléphonique que je traîne à bout de bras ...

Bref, un peu romano sans roulotte, un peu saltimbanque sans guitare, un peu migraineuse sans doliprane, et beaucoup envie de poser mes sacs !!!

Malgré mon état en voie de délabrement avancé ... l'accueil me réserve un ... accueil chaleureux ... C'est bien, mais quand je donne ma carte bleue ... elle passe pas !!! Il manquait plus que ça !!! j'insiste. je dis "c'est pas possible" dans toutes les langues, et maudissant ma carte qui avait dû perdre sa puce quelque part ou mon compte qui s'était déjà vidé, très fâché par mes dernières transactions ... Bref, le gars de l'accueil a une super idée ... il inscrit tous les numéros ... et ... ouf ! ça marche !

Aussitôt, mon moral retrouve son état normal, mon sourire reste figé, ma migraine s'envole et enfin, je vais pouvoir me doucher ! et me coucher !

Eh ben, non ! j'écris à mes enfants, je visionne mes photos du jour et ... je découvre la ressemblance de Dounra et de ma fille ... et là, je ne peux plus dormir ! jusqu'à 4 heures du mat' à gamberger ! pas grave, j'ai l'habitude. Je dors peu et je vis la nuit, et le jour aussi !

Je pense aussi à demain ... j'ai rendez-vous avec Driss, à Rabat, avec en projet de l'accompagner dans la ferme familiale, dans la région de Fès ...

Et , c'est vrai, que là, je vais vraiment poser mes sacs et trouver le calme et le repos dans cette campagne auprès de femmes, de leurs enfants, et de gens tellement gentils et accueillants ...

Je vous raconte cela bientôt ...