dimanche 30 décembre 2007
Tribulations d'une indienne dans la ville ...
vendredi 28 décembre 2007
Vers Agadir ...
Je suis restée déçue par ma rencontre "associative", à Essaouira, et je me dirige allègrement vers Agadir, persuadée que j'aborde là, enfin, le meilleur de mon trip ...
Hommage à Elles !!!
Coopératives de femmes, huile d'argane
Hommage à ces femmes qui, toute la journée, assises par terre, tapent sur la coque du fruit pour en extraire la graine, et la pressent à la main pour en retirer l'huile...
Hommage à Elles, qui pour quelques dirhams acceptent 100 fois par jour de se laisser photographier...
Je ferai comme les autres, prendrai quelques clichés en essayant de me faire oublier ... je déteste, parce que j'ai honte, photographier ces femmes qui travaillent, qui oeuvrent dans des conditions difficiles et que nous ne venons pas admirer pour le travail qu'elles accomplissent, mais plutôt parce qu'elles représentent LA curiosité de la région.
Je rends humblement hommage à celles-ci qui m'ont reçue dans leur atelier.
YYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY
Contraste entre l'inondation et le ciel ...
Cette année, restrictions ! les rois mages sont au nombre de 2, seulement !
Cette image, pour le bonheur des couleurs, pour "l'architecture", pour les pierres, pour le silence du moment, pour l'instant unique ...
la route, derrière ... le Toubkal, tout au fond, enneigé, et devant ... le soleil, un ciel magique, une atmosphère impalpable, quelque chose d'inhabituel, une présence, un monde différent, un monde meilleur ??? ... tout l'avenir devant moi ...
Parking des ânes... le Mac Do ...
Jour de souk, parking, self et terrain de foot à la fois
Qui se cache là, derrière ces tas de pierres ?
... et qui m'accueille avec un grand sourire ?
jolies petites filles du hameau... on échange par gestes ...
L'enfant revient du souk du village voisin, derrière lui d'autres ânes suivront ...
Cet endroit est magique ... encore un !
la beauté du site me coupe le souffle. Il me faut partir et je voudrais rester.
Je respire, un moment, tout l'air environnant pour me laisser guider dans mon imaginaire, pour mieux enregistrer et, évoquer plus tard, les senteurs, les parfums, les arômes de ces fleurs.
Je ne veux pas partir !
C'est là, le seul endroit, je crois, où personne, pas un chat, n'est venu perturber ma quiétude. Rien n'a troublé ce moment, et pourtant ... si quelqu'un, un enfant, peut-être, avait partagé ce bien-être, j'aurais aimé donner tout le fond de moi-même. Nous aurions pu, ainsi, refaire le monde, le rendre plus serein et pourquoi pas, un jour, finir par se tendre la main !
Etais-je, en ce moment, avide de présence ? la solennité de l'endroit y a participé ...
et, c'est ainsi, qu'assise à même la terre battue, j'ai contemplé de loin cet océan grandiose et je me suis promis d'y revenir un jour.
Hommage à elle, aussi, qui m'a conduite et accompagnée, sans aucune faille ... dans ces lieux déserts où le paysage gigantesque t'emmène loin dans tes rêves, tes espoirs, te parle de ce que tu as vécu, t'invente une autre vie, d'autres moments, d'autres bonheurs ... dans ces instants là, tu as le droit de rêver, tu peux aussi douter, tu t'accordes des moments inventés, tu te prépares au meilleur, tu t'offres des privilèges que tu ne réaliseras jamais, tu le sais, tu veux y croire, et ... tu y crois !
tu partages avec personne cet instant fabuleux, mais quand tu regardes, de l'autre côté de la route, en bas, la vallée ... tu te dis que tu es une sacrée privilégiée !!!
La montagne se jette dans l'océan, regarde bien : cette verdure ... c'est bien une oasis de bonheur au milieu de nulle part ...
Là, tu remplis tes yeux de toutes ces merveilles, tu colores ton esprit des ocres de la terre, tu badigeonnes ta mémoire dans des tons irréels, tu avances doucement sur la pointe des pieds, pour te dire, un instant, que tu n'as pas rêvé ...
Un peu plus tard, sans sortir de mon rêve, je vais reprendre ma route ...
longue route que celle-ci ... c'est celle de la vie !
Dans la vallée, bananiers à perte de vue ...
Je suis derrière cette voiture depuis un bon quart d'heure, impossible de doubler ... et c'est peut-être le moment de vous montrer ... comme je suis en danger !!!
mais, non ... c'est de l'humour !
Ligne blanche !
quoiqu'il en soit ...
faut se tenir à distance !
on ne le distingue pas là,
mais il y a un autre véhicule ...
en face !
il va se rabattre quand ?????
Ouf !
Superbe spot avant Agadir ...
Voilà, j'arrive bientôt à Agadir ...
mardi 25 décembre 2007
Vers Essaouira
Je ne sais plus où j'en suis restée de mon périple... petit carnet de notes, carnet de voyage ... un bien grand mot pour la "nouvelle" voyageuse que je suis ...mais, finalement, vous allez comprendre, dans la suite de ce récit, qu'il m'est arrivé une suite logique de "faits divers" qui vont me donner, encore plus, l'envie de poursuivre, plus tard, l'aventure !
Cette ville, je l'ai découverte, il y a 3 ou 4 ans ... j'ai pas la mémoire des dates (enfin, pas de toutes !...) et j'y suis restée 3 ou 4 heures seulement ... mais quand on aime, on compte pas ! C'est vrai que j'ai adoré Essaouira, et, je me suis promis d'y revenir ... (de même que je me suis promis, aujourd'hui, de revenir très vite à Taliouine ...).
La porte de l'Océan
Me voilà donc sur cette route, il pleut toujours, la route est toujours aussi belle, toujours peu "civilisée" et surprenante !
Le paysage m'impose de m'arrêter ...
Même pas peur ... enfin, oui, quand même un peu ... parce que c'est isolé, parce que y'a pas un chat, parce que ... enfin, toujours pareil ... je flippe !
Un groupe d'habitations roses ... pourquoi pas me poser là, un instant, histoire de prendre quelques clichés ...
L'endroit est joli, ça, je l'ai dit ! mais un peu crade ... d'autres "touristes" auraient-ils laissé quelques canettes, quelques bouteilles, des papiers, des poubelles éventrées ... non, c'est comme ça, un peu partout, le long de cette route ... dès que tu veux t'arrêter, tu fous le pied dans une décharge ... c'est pas grave ! je vais m'y faire !
Au bout de ce chemin, y'a l'océan, je le vois bien.
Juste derrière cette "porte" il se confond avec le ciel et, curieuse, je veux aller voir ...
Ouverture sans porte ni fenêtre, rien derrière, que cette grande, grande, étendue d'eau ... mais là
je prends ma photo et ...
j'entends grincer ... alors, déjà que je suis pas rassurée ... tu parles ! ce bruit me fait sursauter ! et je me sens moins seule ... derrière les fenêtres, y'a du monde !!!
c'est idiot ... que peut-il m'arriver ???
Bon, j'suis pas téméraire ! en dehors de mon "secteur privé", je flippe un peu, c'est vrai !
Je regarde tout autour ... y'a que moi !
et si je continuais mon chemin, c'est plus prudent, non ? ...
quelle bonne idée ! alors ... c'est ce que je fais !
Je trace encore ma route et je suis surprise de rencontrer toutes ces "fermetures" de rien, ces "ouvertures" sur rien, ces "clôtures" qui entourent rien ... des tas de pierres partout... j'ai jamais compris pourquoi ! il faudra qu'on m'explique !
Portail bleu ou "l'instinct de propriété" ?
Ce portail bleu m'a attirée.
Sous le ciel gris, les couleurs prennent une tout autre tonalité, on les remarque plus, peut-être, parce qu'elles donnent à l'ensemble, un air plus gai.
Peut-être m'apportent-elles, dans ce moment précis, une note plus dynamique, un peu plus de tonic !
J'ai besoin de cela ! presque 10 jours depuis le départ ... il faut qu'ça bouge ! je veux plus d'énergie ! ... ben, ça va pas tarder !
L'oued en crue
La pluie va redoubler. L'oued est en crue. Vais-je réussir à passer ?
Les couleurs sont vraies. c'est impressionnant, mais c'est magnifique ... Y'a qu'à regarder !
Plus loin, un pont.
Celui-ci n'est pas barré, juste un peu inondé. Je traverse. Ouf, tout va bien !
J'arrive dans un village, tout en longueur ... comme souvent là-bas. Les gens sont devant les échoppes.
J'hésite à m'arrêter, mais ce petit âne, au bord de la route m'y invite ... il a envie de parler ... et moi aussi !
Comme je le trouve joli, je le prends en photo. et, aussitôt ... 4 gamins traversent ... ici, tu prends pas une photo ... même de la carriole ... sans donner un dirham !
Pour moi qui suis une adepte du service gratuit ... je ne supporte pas !
Je regarde ma carte ... et je ne suis pas loin d'un "point de rencontre" ... tu sais, comme dans les aéroports ....
Rendez-vous à 5 h 20... Sauf que là ... Oh ! surprise ! on est en décalage ...
Voilà : On va faire une petite parenthèse si vous le voulez bien. On revient quelques semaines en arrière, au moment où je préparais, avec beaucoup de naïveté, mon voyage ....
Donc, pour mieux le préparer, je me suis documentée. J'ai cherché des contacts et j'en ai vite trouvé !
Il suffit que tu dises "je traverse le Maroc en solo et je compte rencontrer des gens et leur amener ....
T'as pas fini la phrase, et tu reçois 15 réponses d'associations qui sont prêtes à te recevoir, qui te remercient déjà sans savoir qui tu es, et qui te disent, d'emblée, que ton geste va transformer leur vie ! Alors, toi (enfin, moi, le coeur sur la main), je demande ce qui leur ferait plaisir que j'amène !
Et là, on me répond : "Une télé et un lecteur DVD pour apprendre l'hygiène aux enfants" ...
Alors, moi, j'y crois ! et je pense que là-bas, il y a des gens super motivés pour passer le message ... mais ...
Trop tard ! ... je l'ai vu trop tard, le panneau qui mène à la plage de je ne sais pas où ... Pas grave ! je vais tourner plus loin !
a plage, telle que je la vois de la route ...
Je suis en train de "m'acclimater" ... je commence à comprendre certaines mentalités ... j'ai un peu de mal avec ça ... mais les voyages, ça sert aussi à se faire une idée ... mais, sur ce coup-là, ça va, c'est bon je crois que j'ai donné !
Alors ... demi-tour, et je roule vers la plage, doucement. La route est belle ... non ! c'est pas l'autoroute, mais ça va. C'est tout plat. L'endroit doit être fréquenté par les surfeurs...
Il pleut, évidemment ! et je m'arrête à mi-chemin. J'ai repéré une drôle de fleur jaune. elle est jolie, mais j'oublie de la prendre en photo. tant pis ! les bas-côtés, eux, sont pourris ... bon, c'est pas grave, je commence à le savoir !
Bon, faut s'y faire ! ces endroits-là, faudra revenir en été !
le vent, la pluie, les papiers, les poubelles, et au milieu de tout ça, ces jolies nasses toutes barriolées, ces portes bleues ou rouges sur fond blanc ... joli endroit. Je ne descends qu'un instant, emportée par le vent !
Sous les poubelles, la plage.
"maison rose" comme l'indique le store ....
Et j'arrive à Essaouira ! L'instant est magique ! je l'attendais depuis longtemps !
Je longe plage et je vais très rapidement trouver un hôtel face à l'océan... un peu comme aux Saintes Maries de la Mer. Vue sur la plage, longue, longue bande de sable.
j'installe très vite mes affaires, mets en charge les batteries : ordi, appareil photos, téléphone ... et je vois très vite que sous toutes les dorures du style marocain ... les draps ont déjà servi, l'eau chaude est en stand by, le sol un peu crade, la salle de bains ... n'en parlons pas ! la déco en fer forgé, les coussins plus que dorés ... Bon, comme il s'agit juste de faire une halte, je dormirai dans mon duvet, la douche froide est devenue un grand classique depuis 10 jours, et le reste, je m'en accommoderai !
Il ne pleut pas et avant que la nuit tombe, je pars vite faire un tour aux souks.
l'entrée des souks
Les souks, à Essaouira sont tranquilles, les commerçants sympas. ça grouille et je déambule. Je suis attirée par une boutique de musiques du monde et ne peux résister à la musique Gnaoua (festival en juin) et à l'instrument local, l'Oud marocain.
Je retrouve la Place aux grains, Aïcha et ses poteries. En face, au coin, mon marchand raphia : c'est là que tu trouves le plus beau, le plus épais, le plus coloré et le plus ... mouillé ! il faut savoir que le raphia se vend au poids ; et il y a 3 ans, je l'ignorais... mon raphia (ah ! il pouvait être beau !), je l'ai payé une fortune ! mais une fois séché ... bon, n'en parlons plus !
Tout à côté, le marchand de bijoux berbères... son corail, y'a pas plus vrai ... sauf que celui-là, c'est du plastique ...
J'aime cette place toute pavée, elle est typique, tu peux pas l'oublier !
la place aux grains
Puis je rencontre l'antiquaire. Là, je vais m'installer. tous les objets sont beaux, il ne me cache pas que certains sont "restaurés", d'autres sont des "créations" plus vraies que les originaux, des portes, des volets. nous allons échanger, il va m'offrir un thé, et lorsqu'il ne verra plus la touriste que je suis, quand je vais oublier qu'il "vend des objets", nous allons parler, j'apprendrai un peu plus le Maroc. Le moment est délicieux, un bel échange, un beau moment ! Toujours un peu pressée, assoiffée de nouveautés, je pars. Il va me laisser sa carte ... je reviendrai !
Je continue à déambuler, les ruelles n'ont plus de secret, je marche, je me perds, rien d'extraordinaire, mais l'embrun est à côté qui dégage une atmosphère iodée, je longe les remparts (évidemment, qui ne l'a fait ?)... 2 heures que je marche, il fait nuit, et je décide de rentrer.
Alors, je passe par les ruelles que tout le monde connaît. Vous n'aurez pas de photos, vous les avez déjà vues dans les magazines. mais je ne peux résister, et je vous présente, là, juste en dessous le nouveau ciné ! la salle s'appelle "La Scala" ... je ne le crois pas aux dernières normes de sécurité ...
Ici, tout est ainsi, les fils électriques traversent à 2 mètres au-dessus de ta tête, dois-je préciser qu'ils sont "juste attachés" ...
Sur mon chemin, je visite des galeries. Essaouira est un repaire d'artistes ! et ça se voit, ça se sent !
Depuis un moment, je suis suivie ... même pas peur ! enfin, un peu ! je ne réfléchis pas, "on verra !". Je rentre dans une librairie, choisis très longuement des cartes que je n'enverrai pas, c'est un secret pour personne ! je reste un bon moment ...
personne ! je me suis fait des idées ! ... je m'attarde sur une place, c'est joli !
et je repars, tranquille... il fait nuit. mais la ville est bien éclairée... heureusement !
car sous cette porte cochère, au moment même du clic de cette photo ... une voix : "la photo est jolie !" je ne panique pas (et je m'étonne !) ... self control ! et plutôt que de partir en cavalant, je l'agresse et "le traite"... il ne s'y attendait pas !
c'est lui qui part ! ... C'était un français !!!
Je rejoins mon hôtel ! et de là, je peux admirer Essaouira by night !